On peut définir une architecture impossible comme une architecture qui s’affranchit d’une des règles fondamentales de la réalité physique, rendant sa construction illusoire. Si pendant longtemps ce type d’architecture a été uniquement spéculatif, le numérique a permis d’aborder les espaces géométriquement différents avec une démarche d’exploration instinctive. Le numérique a offert à toutes ces architectures de fiction un endroit où exister.

Ce mémoire-projet porte sur l’opportunité que représente la simulation d’espaces numériques pour les architectures fictives, particulièrement les architectures impossibles dans la réalité physique. L’objectif est de définir les outils et ressentis architecturaux propres aux espaces numériques grâce à la construction de terrains d’expérimentations numériques pour explorer les principes propres à une architecture impossible.

Au cours de ce mémoire-projet, nous retracerons la pensée non euclidienne depuis ses origines pour tenter d’identifier des principes relatifs à l’architecture impossible, ensuite nous concevrons autour de ces principes huit terrains d’expérimentation en vue de sessions de test en réalité « virtuelle ». Après cela nous dresserons pour chaque terrain un compte rendu des effets et perceptions architecturales provoqués par l’espace. Pour finir, le secteur de recherche étant relativement jeune, de nombreux domaines d’influence ont été évoqués durant la conception, nous aborderons ces domaines successivement à la fin du mémoire. Nous parlerons notamment des enjeux politiques des espaces numériques dans un contexte où ceux-ci prennent de plus en plus de place dans la sphère publique, des dilemmes de représentation d’espaces non euclidiens, des limites logicielles, matérielles, mais aussi physiologiques de la conception numérique. Nous aborderons aussi l’ergonomie propre au numérique et la perméabilité entre la réalité numérique et physique.